
Hellé Nice (Hélène Delangle de son vrai nom) est né le 15 décembre 1900 en Eure et Loire. Elle est décédée le 1er octobre 1984 à Nice dans un état de déchéance et de misère absolu. Elle fut l'amie (voire plus si affinités) du riche Philippe de Rotschild et d'Henri de Courcelles (pilote comme elle), entre autres personnalités.
Remarquée par Ettore Bugatti, cette femme athlétique (elle a aussi pratiqué le ski en compétition) a couru en 1931 sur une Bugatti T35C. Au cours des années suivantes, celle qui fut surnommée "Bugatti's Queen" pilota pour Bugatti mais aussi Alfa-Roméo. A cette époque, facilement reconnaissable dans sa voiture bleu clair, elle se frotta aux meilleurs, que ce soient Robert Benoist ou Jean Pierre Wimille pour ne citer que les français. Elle participe à des courses de côte mais aussi au Rallye de Monte-Carlo.
En 1936, elle participe à un grand prix au Brésil. Alors qu'elle est en seconde position, elle percute une botte de paille à plus de 160 Km/h. Son Alfa Roméo s'écrase dans les tribunes. Elle est dans le coma après avoir atterri sur un soldat qui en est malheureusement décédé. Elle sortira de l’hôpital après deux mois de convalescence mais cet accident aura un profond impact sur le reste de sa vie.
En 1937, elle tente un retour en course mais n'obtient pas les soutiens nécessaires. Les deux années suivantes, elle participe à des rallyes avec l'espoir de rejoindre l'équipe Bugatti. Hélas en août 1939, son ami Jean Bugatti se tue lors de l'essai d'un véhicule de la marque. La guerre survient. Elle déménage vers Nice où elle achète une propriété. Elle y vivra le reste de la guerre.
En 1949, le premier Rallye de Monte-Carlo d'après guerre prend son essor à Monaco, ville voisine. Hellé Nice est là pour prendre part à la manifestation. Lors de la réception organisée en prélude à la course, Louis Chiron, pilote de Grand Prix, traverse la salle et l'accuse d'avoir été un agent de la Gestapo pendant la guerre (il a sans doute oublié qu'il avait lui-même piloté pour Mercedes, à une époque où les nazis utilisaient le sport automobile comme un outil de propagande). Louis Chiron ne fournit aucune preuve. Pour autant, l'accusation est là. Elle marque la fin de la carrière de pilote d'Hellé Nice.
Lâchée par ses "sponsors", délaissée par ses amis et connaissances, son amant du moment en profite pour la quitter, non sans emporter avec lui la plus grande partie de son argent. Rapidement, elle doit accepter la charité que lui offre "la roue tourne" organisme d’entraide des anciens artistes en difficulté. Celle qui avait participé avec succès à plus de soixante dix événements au plus haut niveau du sport automobile vivra les dernières années de sa vie dans un sordide appartement des ruelles du vieux Nice.
Reniée par sa famille (jalousie ?), son nom ne figurait même pas sur le caveau familial du village de Sainte-Mesme. Cette ignominie ne fut (enfin) réparée que le 4 septembre 2010 lors d'une journée souvenir HELLE NICE.
Aucun des éléments de l'accusation de Louis CHIRON n'a jamais été prouvé. Bien au contraire, la biographe Miranda SEYMOUR, dans son livre publié en 2004, précise qu'elle a pu vérifier des documents officiels à Berlin et que les autorités allemandes lui ont confirmé qu' Hellé Nice n'avait jamais été un agent.
C'est tout pour aujourd'hui !
M'enfin !
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